Private Equity

Le rôle du private equity dans la transition écologique : opportunité ou greenwashing ?

Publié le : 23 juin 2025Dernière mise à jour : 23 juin 2025Par

On entend de plus en plus parler de private equity comme d’un levier de financement pour accélérer la transition écologique. Certains y voient une chance inédite de transformer notre économie. D’autres, au contraire, dénoncent une façade marketing : le fameux greenwashing. Alors, que faut-il vraiment penser de l’implication croissante des fonds d’investissement dans les enjeux environnementaux ? Tentons d’y voir plus clair.

Private equity et finance verte : une alliance en construction

Selon cet article, le private equity consiste à investir dans des entreprises non cotées, souvent pour les accompagner dans leur développement. Depuis quelques années, les fonds d’investissement affichent des ambitions ESG : ils veulent financer des projets « verts », réduire leur empreinte carbone ou encore favoriser l’économie circulaire.

Concrètement, cela peut se traduire par des prises de participation dans des entreprises innovantes dans les énergies renouvelables, la gestion des déchets, ou l’agriculture durable. Certaines sociétés de gestion vont même jusqu’à exclure les secteurs polluants de leur portefeuille. Le private equity se présente alors comme un moteur de transformation structurelle.

Des intentions louables… mais des pratiques parfois floues

Problème : derrière les discours se cache souvent une réalité plus nuancée. Beaucoup d’investisseurs surfent sur la vague verte sans réels engagements. Il n’est pas rare que l’étiquette « ESG » soit apposée à des fonds sans que les critères d’analyse soient stricts ou transparents.

Par exemple, un fonds peut se contenter d’exclure les pires secteurs (charbon, tabac, armement) tout en investissant dans des entreprises à forte intensité carbone. La durabilité devient alors une vitrine, non une exigence. Pire encore : certaines opérations de greenwashing dissimulent des pratiques opaques sous couvert de transition écologique.

« Si la finance veut réellement verdir l’économie, elle doit commencer par verdir ses méthodes. »

— Analyste ESG, conférence ImpactInvest 2024

Private Equity

Vers un private equity plus responsable : quelles conditions ?

Pour que le private equity devienne un levier crédible de transition, plusieurs conditions sont nécessaires :

  • Des critères ESG rigoureux et vérifiables : avec des méthodologies partagées et auditables, au-delà du simple déclaratif.
  • Une transparence accrue : sur les choix d’investissement, les résultats sociaux et environnementaux réels, et les plans d’action.
  • Un accompagnement stratégique : le rôle des fonds ne doit pas se limiter à injecter du capital, mais inclure un soutien à la transformation écologique des entreprises financées.

Heureusement, des initiatives vont dans le bon sens. Certains fonds labellisés ISR ou Impact s’imposent des reportings détaillés. D’autres associent experts climat et parties prenantes pour orienter leurs choix. Mais cela reste encore minoritaire.

Un secteur à surveiller… mais à ne pas écarter

Faut-il jeter le private equity avec l’eau du bain financier ? Ce serait une erreur. Ce secteur dispose de ressources, de leviers de gouvernance, et d’une capacité d’accompagnement stratégique qui peuvent faire la différence dans des projets complexes. Il peut agir là où les financements bancaires ou publics ne suffisent plus.

Mais pour que cette promesse se concrétise, il faudra sortir des logiques court-termistes, instaurer des obligations de transparence, et évaluer les impacts réels, pas seulement financiers. La vigilance citoyenne et réglementaire jouera aussi un rôle clé dans cette évolution.

La finance peut-elle être durable ?

Le private equity est à la croisée des chemins. Il peut devenir un acteur moteur de la transition — ou rester une source de suspicion. Cela dépendra de l’intégrité de ses engagements, de la qualité de son accompagnement, et de la pression — positive — que la société exercera pour lui imposer des comptes. Car dans le monde de demain, la performance ne se mesurera plus seulement en rendement, mais aussi en impact.

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Damien Mercier
Titulaire d'un Master en Finance et Stratégie de Sciences Po Paris, et passionné par l'innovation technologique, Damien Mercier offre une perspective unique sur l'intersection entre la technologie et la finance. Ayant travaillé dans des startups technologiques avant de se lancer dans le blogging, il possède une compréhension approfondie des défis et opportunités du secteur numérique.

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